Réforme VAE : règles et changements
Depuis plusieurs années, la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) évolue pour mieux répondre aux réalités du terrain et aux attentes croissantes des candidats. En 2025, la réforme engagée par les pouvoirs publics entre dans une phase de consolidation, marquée à la fois par des avancées notables et des tensions persistantes.
La réforme continuelle de la VAE est plurielle et nous pouvons nous pencher sur ses nouveaux dispositifs, ses impacts pour les candidats, les certificateurs, les accompagnateurs et les financeurs. Que vous soyez professionnel en reconversion, RH, ou organisme de formation, il est nécessaire de mieux comprendre ce que change concrètement la réforme VAE et comment adapter vos démarches.
Objectifs de la réforme VAE
Depuis la loi du 21 décembre 2022, trois priorités structurent l’architecture de la réforme :
- Simplifier les démarches : réduire le poids administratif et centraliser l’ensemble du parcours sur une plateforme unique.
- Sécuriser les parcours : introduire un accompagnement renforcé avec des professionnels dédiés.
- Moderniser l’accès à la certification : ouvrir la VAE à de nouveaux profils et de nouvelles certifications, en phase avec les évolutions du marché du travail.
L’objectif affiché en 2022 était d’atteindre 100 000 parcours VAE par an d’ici à 2027.
Ce que change la réforme VAE en 2025
France VAE : un guichet unique pour tous les acteurs
La création de la plateforme France VAE représente la pierre angulaire de la réforme. Ce portail regroupe :
- les candidats à la VAE ;
- les certificateurs (comme l’IEQT) ;
- les Architectes Accompagnateurs de Parcours (AAP) ;
- les financeurs (Régions, CPF, OPCO, France Travail…).
En centralisant les échanges, France VAE vise à améliorer la lisibilité du dispositif, fluidifier les démarches et favoriser une gestion intégrée des parcours. Au 20 mai 2025, 358 certifications y sont référencées contre 26 en début d’année.
Un accompagnement personnalisé pour tous les parcours
L’introduction du rôle d’Architecte Accompagnateur de Parcours (AAP) transforme en profondeur l’expérience candidat. Dès le dépôt de candidature, l’AAP devient l’interlocuteur principal pour :
- établir un diagnostic de faisabilité,
- accompagner la rédaction du dossier de validation,
- préparer l’entretien final avec le jury,
- suivre les étapes administratives.
Ce positionnement responsabilise les organismes accompagnateurs, qui doivent désormais répondre à des critères stricts (certification Qualiopi – action VAE, inscription sur la plateforme France VAE).
Ce qui fonctionne… et ce qui coince encore
Points de progrès
- Réduction du nombre d’étapes : grâce à un parcours unique et numérique, la démarche est plus structurée.
- Ouverture élargie : les bénévoles, aidants familiaux, salariés en reconversion ou en inactivité peuvent désormais accéder plus facilement à la VAE.
- Position des OF renforcée : les organismes de formation deviennent de véritables partenaires du parcours, de l’entrée jusqu’à l’obtention de la certification.
Points de tension
- Fin des aides publiques : depuis janvier 2025, l’État ne finance plus directement les parcours VAE. Les coûts, estimés entre 1 500 € et 3 000 €, sont à la charge des candidats, sauf cofinancements via le CPF ou les employeurs.
- Accès encore restreint aux certifications : bien que leur nombre augmente, les certifications disponibles sur France VAE ne couvrent qu’environ 2 % des titres du RNCP, laissant de nombreux secteurs en attente.
- Manque de gouvernance claire : l’absence d’une structure juridique stabilisée (le GIP VAE ayant été écarté) freine la lisibilité du dispositif.
Un plan de relance interministériel en préparation
En avril 2025, le ministère du Travail a présenté une nouvelle feuille de route, incluant :
- une extension progressive du portefeuille de certifications d’ici à 2026, avec l’ambition d’y inclure toutes celles du RNCP ;
- une harmonisation réglementaire à venir pour les CGU de la plateforme France VAE et celles de Mon Compte Formation ;
- un budget dédié pour l’évolution technique de la plateforme et la communication vers les Régions.
Un projet pilote dans le secteur sanitaire et social sera lancé en septembre 2025 pour tester les VAE collectives à grande échelle.
Un financement à repenser
Le retrait de l’État du financement direct oblige les candidats à se tourner vers :
- leur compte CPF ;
- leur employeur pour un co-abondement ;
- les OPCO ou Régions, dans certains cas.
Beaucoup peinent encore à comprendre comment activer leur financement, ce qui freine le lancement du parcours. Le besoin d’un guichet unique clair et d’un processus de co-financement simplifié se fait fortement sentir.La réforme VAE actuelle repose sur une intention claire : faciliter l’accès à la certification en s’adaptant aux réalités professionnelles. La plateforme France VAE, la montée en puissance des accompagnateurs et l’élargissement des publics visés sont des avancées incontestables qui doivent continuer et être davantage balisées.